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Date: Mon, 15 Apr 1996 13:41:58 +0100 (WET DST)
Message-Id: <199604151241.NAA08556@speedy.grolier.fr>
To: brownh@ccsua.CTSTATEU.EDU
From: bilar@club-internet.fr (m l)
Subject: danger de mort--pour réaction et diffusion--merci

Depuis le 29 fevrier 1998

Mardi 14 mars 1996

Chers amis,

Un détenu d’opinion marocain est en train de mourir dans l’indifférence générale, à cause de l’entêtement de quelques responsables en manque de violence.

Malgré la décision du roi (le 8 juillet 1994) d’amnistier l’ensemble des prisonniers d’opinion, des exilés et des portés disparus, le Maroc continue de piétiner, voire d’écraser LES DROITS DE L’HOMME.

Nourredinne JARIR fait partie de la soixantaine de personnes encore sous le joug de l’injustice.

Il était responsable de l’Union Nationale des Etudiants du Maroc, syndicat réputé pour son action démocratique et pour sa lutte contre l’intolérance.

Arrêté dans l’h=F4pital oò il avait été dirigé après son agression par une bande d’illuminés fanatiques appartenant à une secte extrémiste seréclamant de l’islam qui étaient déterminés à le tuer à l’arme blanche, avec une complicité à peine dissimulée de certains policiers, JARIR se retrouve déféré devant un tribunal pour être condamné à 10 ans d’enfermement. De victime d’une agression caractérisée il est transformé en coupable... Et emprisonné.

Pour se défendre contre les traitements inhumains qui lui sont réservés, et pour réclamer son droit à être considéré comme un détenu malgré lui, en contradiction avec les décisions du gouvernement, Nourredinne s’est engagé dans un combat que l’on peut considérer comme dépassé: il est en train de mourir à cause de la bêtise qui habite encore l’esprit de certains dirigeants du pays.

Nous sollicitons la réaction urgente de toutes les organisations démocratiques pour que la mort n’atteigne pas un citoyen qui a cru pouvoir s’exprimer librement. Pour sauver de l’horreur et de la souffrance un homme qui ne mérite que le respect et la vie.

A l’initiative de l’ASDHOM, nous vous demandons de comprendre les délais qui nous sont impartis et de réagir vite.

En vous adressant aux autorités marocaines et en signant le texte ci-joint.

Votre accord peut être transmis au numéro de fax ( 33 1 ) 47257322 ou ’asdhom: 331 40091989), e-mail: bilar@ club-internet.fr

Coordonnées de: Premier ministre: M. Abdellatif FILALI; fax: 212 7 769995 ou 212 7 776837

Ministre de la justice et des droits de l’homme par intérim: M. Abderrahmane AMALOU; fax: 212 7 769995 ou 212 7 776837

premières initiatives en direction du gouvernement marocain à la date du 26/3/96:

Paris le 14 avril 1996

Monsieur le Premier Ministre
Monsieur le Ministre de la Justice

Nous avons appris avec consternation que suite à une grève de la faim entamée le 29 février 1996 à la prison civile de Chefchaouen, le jeune détenu d’opinion Nourredinne JARIR risque, selon des rapports médicaux, de mourir.

Arrêté en octobre 1991 , en relation avec les événements de Fès, condamné lourdement en mars 1992 à 10 ans de prison ferme, M. JARIR n’a pas eu la chance d’être libéré en 1994, lors de la proclamation officielle d’une amnistie générale par le roi. Comme une soixantaine d’autres personnes. Pourtant son nom était inscrit sur la liste officielle dressée par les organisations de défense des droits de l’homme et par les autorités marocaines qui avaient suivi ce dossier.

Après les protestations des associations humanitaires, le gouvernement, par la voix de son ministre délégué aux droits de l’homme, a déclaré que Nourredinne JARIR et les autres laissés pour compte allaient recouvrer la liberté.

La parole donnée n’a pas été tenue. Pire encore. Nourredinne a été isolé des autres détenus d’opinion: transféré à la prison de Chefchaouen, il a été emmuré parmi les prisonniers de droit commun. Depuis l’été 1994 il survit dans les pires conditions de détention.

De protestations en protestations le mouvement des droits de l’homme n’a pas réussi à le sortir de cet enfer.

Aujourd’hui il risque de mourir.

Au regard des engagements internationaux, au regard des promesses prononcées, au regard de la décision officielle de le faire libérer, le Maroc officiel n’a pas encore accepté de tourner la page: la détention politique, l’exil et la disparition continuent d’interpeller les démocrates.

Monsieur le Premier Ministre,
Monsieur le Ministre de la Justice,

Nous vous demandons d’intervenir conformément aux engagements internationaux et nationaux du Maroc. afin de sauver la vie de Nourredinne JARIR.

Et de libérer de l’emprise de l’injustice l’ensemble des personnes enlevées, exilées ou détenues illégalement. A cause de leurs seules opinions.

Monsieur le Premier Ministre Monsieur le Ministre de la Justice

En nous adressons à vous, nous voulons croire que vous agirez promptement, pour éviter l’insoutenable. Voire l’horrible.

Nous attendons avec attention et avec impatience votre réaction.