Une commission pour la libéralisation du secteur pétrolier

Panafrican News Agency (Dakar), 28 February 2001

Kinshasa, RD Congo—Une commission chargée de la libéralisation du secteur pétrolier en République démocratique du Congo (RD Congo), a été installée mardi par le ministre congolais du pétrole, Anatole Bishikwabo.

Les experts constituant cette commission devront proposer à l'Etat congolais, un projet de politique pétrolière qui devra englober tous les aspects du secteur et fixer les règles normales de son fonctionnement, indique-t-on.

La commission devra réfléchir sur le système actuel des conventions régissant la production pétrolière en RD Congo, la politique actuelle des approvisionnements du pays en produits pétroliers, impliquant non seulement l'Etat, mais également la raffinerie nationale (SOCIR) et les sociétés de distribution.

Elle devra aussi examiner la politique de gestion des participations dans les entreprises pétrolières, le quasi- monopole détenu par la société mixte SEP-Congo dans le transport, le stockage et la mise en place des produits pétroliers et le rôle et la place de l'entreprise d'Etat, COHYDRO, qui détient encore le monopole des importations pétrolières.

Le ministre congolais du Pétrole a toutefois estimé que l'Etat doit se doter, en tant que pouvoir public, de moyens de contrôle et d'encadrement des activités du secteur pétrolier eu égard à son caractère stratégique particulier.

M. Bishikwabo a relevé la nécessité de mettre en place un système qui doit permettre de sécuriser les activités des sociétés qui opèrent dans le secteur pétrolier tout en permettant à l'Etat de bénéficier d'un maximum des ressources et de continuer à appliquer une politique compatible avec le bien-être de la population.

La mise en place de cette commission s'inscrit dans le cadre de la libéralisation des activités économiques prônée par le chef de l'Etat congolais, Joseph Kabila, dans son discours d'investiture du 26 janvier dernier, rappelle-t-on.

Les experts qui composent la commission sont issus de la présidence de la République, des ministères concernés par l'industrie pétrolière, de juristes et des consommateurs.

La RD Congo produit depuis 1975, une moyenne de 30 mille barils/jour de brut lourd.

Mais du fait que les installations de sa raffinerie ne répondent pas aux normes exigées pour le traitement du brut lourd, le pays vit d'importations qui coûtent en moyenne 8 millions de dollars par mois.