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Commémoration de la disparition d'un cheikh vénéré

By Ali Moindjie, Panafrican News Agency, 27 September 2000

Moroni - Depuis le début cette semaine, une série de cérémonies religieuses se succèdent sur l'ensemble de l'archipel des Comores (Grande Comore, Anjouan, Mohéli) à l'occasion de la commémoration du décès vers 1904, de Cheikh Said Mouhammad Bin Cheikh dit Maarouf.

Ce vénéré Cheikh, un soufi fondateur, dans ces îles, de la confrérie "Chadhli", a pour les Comoriens, la même élévation que celle que les Sénégalais par exemple, accordent à leur Cheikh, Ahmadou Bamba Mbacké, père spirituel du mouridisme.

A Moroni, des femmes s'étaient rassemblées lundi soir dans la mosquée dédiée à cette confrérie, pour animer une cérémonie dite "daira".

Mardi, c'était au tour des hommes. Des milliers de fidèles venus de partout, ont organisé une autre "daira" dans la même "zawiyat" de Moroni qui abrite le mausolée du saint homme.

Cette manifestation a été retransmise en direct par Radio Comores et par certaines télévisions communautaires pour permettre aux fidèles n'ayant pas pu faire le déplacement, d'y participer à travers les ondes alors que la journée de mercredi a été décrétée fériée.

Né à Moroni Badjanani en 1852, Said Mouhammad Bin Cheikh est passé dans la mémoire collective des Comoriens comme le plus grand érudit de l'enseignement coranique et de la sunna que ces îles aient jamais eues.

Sa foi, son action sociale (outre la religion, il apprenait aux jeunes de son époque des métiers manuels) et les miracles que ses adeptes prêtent à sa personne, font du saint homme, un guide vénéré par la grande majorité des habitants de l'archipel.

Issu d'une lignée de chérifs (descendants du prophète) par son père et d'une famille princière par sa mère, il a été envoyé très tôt à Zanzibar où il a étudié le coran, la sunna, le droit musulman et la langue arabe.

A son retour aux Comores, il s'efforcera toute sa vie, de propager ces connaissances.

En tant que l'un des premiers écrivains des Comores, Maarouf a laissé des manuscrits qui révèlent un sens aigu du pardon aux offenses et dont le philosophie de base inspire le quotidien des adeptes de la confrérie Chadhli.

Certains historiens rapportent qu'un chef politique de l'époque a tenté d'éliminer physiquement le Cheikh dont l'aura grandissait constamment, obligeant alors le saint homme à s'exiler.


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